L'Homme à lui-même

Couverture L'Homme à lui-même

Correspondance avec Jacques Ellul, 190 pages
Éditions du Félin, 1992

Les critiques de Jacques Ellul (1912-1994) contre la technique m'ont beaucoup marqué. Mais je suis indifférent à sa théologie. Il ne croyait pas ce que je crois, je ne crois pas ce qu'il croyait... Or la théologie d'Ellul sert de base à l'ensemble de son œuvre. Ainsi, j'adopte une partie de ses idées tout en rejetant celles qui sont fondatrices : problème ! D'où mon souhait de réfléchir avec lui sur la nature de l'influence exercée par un auteur sur ses lecteurs. Y a-t-il une « bonne façon » de lire ? Un lecteur trop scrupuleux, perclus de respect, risque de se muer en épigone conformiste et stérile. Un lecteur trop désinvolte, au contraire, peut en venir à trahir l'auteur (sciemment ou non), lui faire dire ce qu'il n'a jamais voulu dire. Quelles voies existe-t-il entre ces deux extrêmes ?

Tel est le débat que j'ai proposé à Jacques Ellul, un débat qui permet de donner un éclairage original sur son itinéraire.

Restait une question matérielle. Nous habitions la même ville et vivions à l'époque des téléconférences, des fax, des magnétophones (pas encore des mails). Comment organiser concrètement la discussion ? Nous avons choisi une méthode éprouvée : l'échange épistolaire. Le temps pour chacun de réfléchir aux arguments de l'autre et, environ une fois par mois, une lettre était confiée à la poste. Un dialogue de douze lettres qui constitue ce livre.

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